Discussion à propos de ce post

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Avatar de Marc Jamoulle

les auteurs qui ne voient pas le problème la ou il est son manifestement atteint du syndrome de Dunning Kruger. Le syndrome de Dunning-Kruger est un biais cognitif bien documenté en psychologie sociale, selon lequel les personnes les moins compétentes dans un domaine ont tendance à surestimer leur compétence,

Voici de quoi reflechir. Mon experience porte sur le suivi depuis 5 ans d'une cohorte de plsu de 300 patients long covid ce qui incite à la reflexion ;

Les atteintes psychologiques du Covid long ne sont d'abord liées ni à un trouble de l'humeur ni à un problème psychiatrique. Elles prennent racine dans une conscience aiguë de quelque chose de beaucoup plus profond : la perte de ce qui faisait la solidité de soi.

Les patients que nous accompagnons restent intelligents. Leur pensée reste fine. Mais ils se sentent soudain privés des outils fondamentaux qui leur permettaient de fonctionner dans le monde : penser vite, gérer plusieurs choses à la fois, se souvenir instantanément d'une information. Ce ne sont pas de simples oublis passagers. C’est comme si leur cerveau avait perdu sa vivacité, sa capacité à s'organiser. Et ils le savent. Ils le ressentent profondément et en plus ils sont tellement fatigués!

Cette souffrance cognitive est due à une atteinte cérébrale peu visible de l’extérieur, liée à une inflammation des vaisseaux du cerveau (on parle d’endothélite) et à la présence de microcaillots qui gênent la circulation sanguine. Résultat : les neurones reçoivent moins d’oxygène, moins d’énergie. Le cerveau ralentit. Ce n’est pas une maladie psychologique : c’est une hypoperfusion cérébrale. Invisible, mais bien réelle.

Cette perte de capacité provoque un deuil intérieur. Le patient ne se reconnaît plus. Il a l’impression d’avoir perdu ce qu’il était. Ce qui rend les choses encore plus difficiles, c’est que ce déclin n’est pas apparent pour les autres. L’entourage ne comprend pas. Parfois, il doute. Ce qui accentue l’isolement du malade.

À cela s’ajoutent des douleurs chroniques : maux de tête, douleurs musculaires, troubles digestifs, une fatigue accablante. Chaque jour devient une lutte.

Le plus déroutant, c’est que les symptômes varient d’une personne à l’autre. Pourquoi ? Parce que le virus SARS-CoV-2 a une affinité particulière pour les tissus riches en acides gras – comme la moelle osseuse, le cerveau ou certains organes internes. Il peut rester dans l’organisme, se tapir, puis se réactiver. C’est une maladie virale persistante, fluctuante. On pourrait la comparer, à certains égards, aux formes chroniques d’hépatite B, d’hépatite C ou au VIH.

Autre point clé : l’épuisement post-effort. Ce n’est pas une fatigue normale. C’est un effondrement. Et ce n’est pas seulement l’effort physique qui l’entraîne. Paradoxalement, un stress émotionnel ou une activité mentale intense provoquent souvent un “crash” plus sévère encore. Cela s’explique – et nous commençons à le comprendre – par le lien entre l’effort et la libération d’acides gras, qui semblent stimuler la réplication virale.

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que le patient ne tienne pas le coup psychologiquement et que les médecins utilisent le terme dépression. Mais le patient revient tous les jours de la guerre et doit être soutenu et non psychiatrisé.

Il me semble que les auteurs psychiatres qui font du Covid long un terrain de chasse pour psychothérapie inutile devrait lire la littérature scientifique, particulièrement en neurologie comme par exemple ici ; https://www.zotero.org/groups/4929325/long_covid_open_library/collections/YZSNRXN6

Je reste à disposition

032477594257

marc.jamoulle@uliege.be

médecin de famille, docteur en sciences, terminologue

voilà quelques lectures émanent de nos travaux, les deux premières étant plus proche du vécu des personnes

-Jamoulle M. “Ca fait bizarre que quelqu’un m’écoute” (2022) Le long Covid en médecine de famille. “It feels strange that someone is listening to me” The long Covid in family medicine. October 2022. https://orbi.uliege.be/handle/2268/295811 .

-Jamoulle, M. (2024). Les Perses de Eschylles, le Long Covid et ChaGPT. ORBi-University of Liège. https://orbi.uliege.be/handle/2268/312695 .

-imagerie du cerveau ; Jamoulle, M., Kazeneza-Mugisha, G., & Zayane, A. (2022). Follow-up of a cohort of patients with post-acute COVID-19 syndrome in a Belgian family practice. Viruses, 14(9), 2000. https://www.mdpi.com/1999-4915/14/9/2000

-Le virus est dans le sang ; Menezes, S. M., Jamoulle, M., Carletto, M. P., Moens, L., Meyts, I., Maes, P., & Van Weyenbergh, J. (2024). Blood transcriptomic analyses reveal persistent SARS-CoV-2 RNA and candidate biomarkers in post-COVID-19 condition. The Lancet Microbe, 5(8). https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(24)00055-7/fulltext

-La médecine est dans un état grave de déni; Jamoulle, M., & Widmer, D. (2025). Le long Covid comme révélateur : enjeux épistémologiques d’une pathologie émergente / The Silent Revolution of Long Covid: Knowledge, Patients, and the Future of Care. (manuscript). ORBi-University of Liège. https://orbi.uliege.be/handle/2268/332789. (French & English versions)

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Avatar de PIERRET Claudette

C'est terrible pour les malades de voir à quel point deux spécialistes peuvent à ce point être opposés sur les explications de l'origine de leur maladie.

Je ne suis pas médecin, mais concernée par le sujet parce que j'ai un ami qui est atteint de SFC.

Je trouve que celles d'Alain Trautmann sont plus mesurées et plus approfondies que celles de Cédric Lemogne qui part d'emblée sur le fait que le psychisme joue un rôle important dans le développement de leur maladie.

Est-ce que ce n'est pas trop simple de dire que ces maladies peuvent avoir des origines limite psychiatriques à des malades qui souffrent intensément dans leur corps ? C'est culpabilisant de leur suggérer que c'est leur terrain dépressif qui pourrait être à l'origine de leurs symptômes.

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